Des Carolingiens aux Capétiens

08. Naissance de la dynastie Capétienne

Louis V étant mort sans enfant, à qui léguer la couronne de France ? Charles de Basse-Lorraine, frère cadet de Lothaire, avance qu’il est  « né roi », puisque descendant des Carolingiens, et que maintenant que son neveu Louis V est mort, le trône lui revient. Les Grands du royaume ont cependant bien remarqué que si les Carolingiens étaient jusqu’alors rois des francs, ce sont bien  les Robertiens qui dirigeaient le royaume. Sans compter que Charles a trahi la France en s’alliant avec Otton contre son frère Lothaire.

A  la Noël 987, le duc des Francs Hugues Capet est élu à Senlis roi de France par l’assemblée des Grands. Selon le moine Richer, les seigneurs de France votèrent à l’unanimité pour le Robertien mais aucune source ne peut confirmer ou démentir cela. Hugues Capet reçoit également l’appuie de l’Eglise et de l’Archevêque de Reims. Personne ne se doute alors qu’Hugues Capet va fonder une nouvelle dynastie et beaucoup le considèrent, à l’exemple de ses prédécesseurs Eudes Ier et Robert Ier, comme  un roi « de  passage ». C’est mal connaître Hugues Ier Capet qui veut désormais asseoir définitivement sa famille et ses descendants sur le trône de France. En 968, il a épousé Adélaïde d’Aquitaine, descendante du roi Carolingien Louis Ier, qui apporte une certaine légitimité à son époux. Celle-ci lui a déjà donné quatre enfants qui portent en eux le des sang Robertiens et mais aussi celui des Carolingiens.

Hugues Capet, par Charles de Steuben (XIXe siècle)
Hugues Capet, par Charles de Steuben (XIXe siècle)

En décembre 987, Hugues Ier associe son fils unique Robert au pouvoir royal en le faisant sacrer. Rien d’anormal dans la pratique car les Carolingiens procédaient déjà de la sorte. Cependant, l’objectif du roi apparaît clairement : une nouvelle dynastie vient de naître, celle des Capétiens. Mais leur pouvoir est encore fragile, comme l’est chaque début de règne pour une dynastie. Charles de Basse-Lorraine n’accepte toujours pas sa mise à l’écart du trône. Dés 988, il prend possession de Laon, centre de pouvoir carolingien. En 991, l’évêque de Laon parvient à le capturer et le livre à Hugues Ier : le carolingien est emprisonné. Le roi doit encore faire face à certains grands vassaux qui s’opposent à lui parmi lesquels Eudes de Blois, qui s’allie avec le comte de Flandres et le duc d’Aquitaine. Ce dernier s’empare de Melun en 991. Hugues Ier s’allie avec le duc de Normandie et le comte d’Anjou pour combattre Eudes et ses partisans. Melun est reprise par le roi. Le conflit avec les vassaux se ne terminera qu’en mars 996 avec la mort d’Eudes de Blois. Hugues Ier meurt à son tour le 24 octobre 996 laissant son fils Robert II sur le trône de France et ayant réussi sans le savoir à instaurer une dynastie de rois qui se succéderont jusqu’en 1830.

Bibliographie

– Hugues Capet : le fondateur, par Georges Bordonove
La dynastie des Carolingiens et leurs alliances : des origines à leur extinction, par Michel Démorest
Les Carolingiens (741-987), par Christian Bonnet et Christine Descatoire

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