Historia

L’Eglise et la sexualité : 2 000 ans de débats enflammés

Ce mois-ci, le magazine Historia vous propose un dossier sensible, sur la place de la sexualité dans la doctrine chrétienne. La question enflamme les débats depuis la création de l’Eglise et revient régulièrement dans l’actualité, à travers les déclarations des papes sur l’homosexualité ou l’avortement, quand il s’agit pas d’un scandale pédophile qui éclabousse l’Eglise.

historia_eglise_sexualite.jpg

Depuis ses débuts l’Eglise catholique tente de définir la place de la sexualité dans la vie de l’Homme. Le plaisir de l’acte charnel n’est-il pas un pêché ? Dès son commencement, le christianisme est marqué par son refus du plaisir sexuel. Au IVe siècle, l’acte sexuel est considéré comme mauvais, même au sein du mariage, car il détourne l’Homme de la prière. Néanmoins, cet acte est nécessaire car la sexualité sert avant tout à procréer. Il n’est, toutefois, aucunement question d’amour, ce qui détournerait l’esprit de  l’Homme de Dieu.

Quelle est la place de la femme dans tout cela ? Depuis toujours, l’Eglise se méfie du « sexe faible » qui succomba à la tentation dans le jardin d’Eden. Dès lors, les Pères de l’Eglise font de la femme un être malsain, personnifiant la séduction et la luxure. Ils ne tolèrent pas que la femme se pare d’artifices qui vont la rendre désirable aux yeux des hommes. Dès lors, la prostitution est fort mal vue par l’Eglise, qui la tolère cependant pour éviter à l’homme de commettre un pêché plus grave : prendre le chemin de  l’homosexualité…

Selon Jésus, Dieu aurait souhaité que l’homme et la femme deviennent une seule chair. Suivant cette idée, l’Eglise condamne la polygamie et  le concubinage : seul le mariage, sacrement de Dieu, peut unir deux êtres.

Les jeux érotiques entre époux ne sont acceptés par l’Eglise que s’ils précèdent l’accouplement et la procréation. Cette tolérance est également là pour empêcher les hommes mariés d’aller chercher du plaisir ailleurs ! Pour sauver les âmes et les détourner du vice, l’Eglise accepte également les mariages de femmes trop âgées pour enfanter. 

Au fil des siècles, l’Eglise catholique reconnaît peu à peu la place du plaisir dans la sexualité des couples mariés. Pour preuve, le texte du pape François « La joie de l’amour« , dans lequel le Saint-Père voit l’érotisme comme « un don de Dieu qui embellit la rencontre des époux« . Ainsi, le plaisir sexuel contribuerait à favoriser l’affection, la fidélité et l’attachement mutuel, dans le cadre d’un mariage chrétien.

Néanmoins, l’ouverture de l’Eglise a ses limites : le modèle idéal reste un père, une mère et les enfants issus de leur union légitime. Car le principe selon lequel tout acte sexuel a pour but la procréation reste d’actualité.  Dès lors, l’homosexualité est toujours condamnée par la Papauté. Aujourd’hui, pourtant, les mentalités évoluent au sein même de l’Eglise. Découvrez comment certains ecclésiastiques s’ouvrent, tandis que le Vatican continue de stigmatiser les homosexuels…Quant à l’avortement, il est toujours combattu par l’Eglise au nom du sixième commandement « Tu ne tueras pas« .

Le célibat imposé aux prêtes est de plus en plus remis en question car rien, dans la Bible, n’interdit le mariage des clercs. Historia revient sur le mode de vie qui leur a été imposé au fil du temps, ce qui a entraîné bien des déviances, des bâtards du pape Alexandre VI aux « prédateurs sexuels » des  affaires  pédophiles du XXe siècle.

A travers quinze questions délicates, et a l’appui de textes sacrés, découvrez comment a évolué – ou non – les positions l’Eglise sur les sujets touchant à la sexualité, à travers les siècles.

mensuel N°864 / décembre 2018

Laisser un commentaire