L'Histoire à travers les Romans

La Princesse de Montpensier / La Comtesse de Tende

« La Princesse de Montpensier » suivi de « La Comtesse de Tende »

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La Princesse de Montpensier

 Nouvelle de Mme de La Fayette, publié en 1662

L’histoire : Sous le règne de Charles IX, le jeune duc de Guise s’éprend de Mlle de Mézières. Bien que la jeune fille réponde à ses sentiments, elle est contrainte d’épouser le prince de Montpensier. Résignée, Mlle de Mézières tente d’oublier son amour de jeunesse. Trois ans plus tard, le duc de Guise croise de nouveau son chemin. Les deux jeunes gens comprennent alors que la passion qu’ils éprouve l’un pour l’autre n’est pas morte. 

Faits historiques : Ce roman nous projette en pleine guerre de religion, entre les catholiques et les protestants, qui débouche, entre autre, sur le massacre de la Saint-Barthélemy. Il revient également sur la haine qu’il y a entre la famille de Guise et la famille de Bourbon (les princes de Montpensier). 

Personnage principal : Renée d’Anjou, marquise de Mézières et princesse de Montpensier, a bien excité, comme la plupart des personnages de l’œuvre de Mme de Lafayette. Seul le personnage du comte de Chabannes, ami du prince de Montpensier et confident de son épouse, est fictif.   

La princesse de Tende

Nouvelle de Mme de La Fayette, publié à titre posthume en 1718

L’Histoire : La jeune comtesse de Tende, mariée, répond à la violente passion qu’éprouve pour elle le chevalier de Navarre. Pourtant, ce dernier a promis d’épouser la princesse de Neuchâtel, amie de la comtesse mais tout aussi amoureuse de son fiancé. Afin que l’on ne soupçonne rien, le chevalier épouse la princesse de Neuchâtel qui, soupçonneuse de son époux, se confie à la comtesse de Tende. Pour les deux amants, l’issue ne peut être que tragique.

Personnage principal : Clarisse Strozzi, comtesse de Tende, a bien existé. Cependant, elle n’est pas morte à cause d’une passion amoureuse, comme l’héroïne de Mme de Lafayette, mais des suites d’une chute dans la mer, qu’elle fit à Marseille en 1564. Dans cette nouvelle, seul le chevalier de Navarre est un personnage totalement fictif. 

Mon avis : 5/5. Les personnages sont emportés par leur passion amoureuse qui entraîne violence, aveuglement et désespoir. Ici, l’amour n’est pas un choix mais une fatalité, car il mène à une fin tragique. Deux nouvelles historiques écrites sous le règne de Louis XIV à découvrir absolument.

Inspiration  de l’auteur : Mme de Lafayette  – née Marie-Madeleine Pioche de la Vergne – était proche de proche de la Grande Mademoiselle (cousine de Louis XIV) et se serait inspiré de l’inclination qu’aurait éprouvée l’arrière grand-mère de son amie, Renée d’Anjou (née en 1550), pour le duc de Guise. En effet, curieusement, après la parution de La Princesse de Montpensier en 1662, les relations entre les deux amies cessèrent, peut-être parce que Mme de Lafayette avait divulgué, dans sa nouvelle, un secret bien gardé. D’ailleurs, dans son ouvrage, Mme de Lafayette passe sous silence l’existence du fils de Renée, né en 1573 à Mézières, et prénommé Henri comme le duc de Guise !

Mme de Lafayette a pu également être inspiré d’une histoire tragique qui s’est déroulée quelques années plus tôt, en France, pour écrire La Princesse de Montpensier mais également La Comtesse de Tende : en effet, il y a des similitudes avec l’histoire de Charlotte-Marie de Daillon, demoiselle de Lude (1635-1658), mariée contre son gré au duc de Roquelaure, alors qu’elle aimait le marquis de Vardes. La duchesse décède en couches, à l’âge de 23 ans, quoiqu’elle dit, avant de trépasser, qu’elle mourrait à cause de la « passion ardente et cachée qu’elle avait dans le cœur ». De plus, si dans La Princesse de Montpensier, le duc d’Anjou (futur Henri III) n’est pas insensible aux charmes de la princesse, Monsieur duc d’Anjou (frère de Louis XIV) aurait eu des sentiments pour la duchesse de Roquelaure avant sa mort. 

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