Juin 1940 : les 20 jours où tout a basculé
Le magazine Historia revient sur les événements de juin 1940, qui ont conduit à l’appel du 18 juin et à l’armistice, signé le 22 juin dans la forêt de Compiègne, au même endroit que la précédente, en 1918…Comment la France en est-elle arrivée là ? Sur le front, si les soldats font preuve de combativité et de courage, ils n’ont pas le matériel technique pour repousser l’ennemi. En ce début du mois de juin 1940, les français espèrent pouvoir compter sur l’aviation britannique. Mais Churchill s’effraie de l’avancée des troupes allemandes, et préfère réserver ses avions à la défense de l’Angleterre, quitte à mettre en difficultés son allié outre-manche.
La débâcle militaire jette sur les routes près de dix millions de civils, qui tentent de fuir face à l’avancée de l’ennemi. Mais l’exode de ces familles ralentie également les convois militaires, alors que le temps est précieux et qu’une course contre la montre s’en engagée. Sans s’en rendre compte, les civils, qui ne cherchent qu’à mettre les leurs en sécurité, contribuent – malgré eux – à la défaite de leur patrie, en encombrant les routes.
Tandis que l’armée française tente de maintenir ses positions, le gouvernement prend la décision d’évacuer discrètement la capitale, qui devient de moins en moins sûre, pour les châteaux de la Loire ! Les français, qui pensent que le président du Conseil Paul Reynaud se « rend aux armées », n’imaginent pas que le destin de leur pays est en train de jouer loin de Paris…
Les membres du Comité de Guerre ne sont pas d’accord sur la stratégie à adopter : le maréchal Pétain « héros de Verdun » réclame un armistice et menace de démissionner s’il n’est pas écouté. D’autres, à l’exemple du sous-secrétaire d’État à la Défense, Charles de Gaulle, ne veulent rien céder et parlementent avec Churchill, afin d’obtenir l’aide de l’Angleterre.
Plongez au cœur des échanges entre les deux nations alliées, qui débouchent sur une idée inouïe de fusionner la France et la Grande-Bretagne, pour ne plus former qu’une seule nation franco-britannique. Cette option, jugée un temps « extraordinaire » par Paul Reynaud, montre bien la détresse de notre pays, face à une situation militaire désastreuse et la crainte de la défaite.
Si la guerre semble être une affaire d’hommes, des femmes influentes, maîtresses de politiciens haut placés, ont également joué un rôle dans des décisions importantes. Faites connaissance avec ces égéries qui, loin des combats et de la peur qui gagne les campagnes, ont contribué à faire basculer le destin de la France.
A l’heure des choix, chacun se prononcera pour un camp, devenant ainsi, pour la postérité, un lâche ou un héros, à l’exemple du préfet Jean Moulin, qui s’oppose dès le début à l’occupation allemande.
Découvrez, jour après jour, les tensions et les faits marquants qui ont conduit à la signature de l’armistice, vécue par beaucoup comme une trahison, et à l’appel – depuis Londres – de Charles de Gaulle, qui devient alors le chef de la France libre.
mensuel N° 882 / juin 2020