Charmer, s’égarer et mourir : le roman intime de Marie-Antoinette
C’est avec émotion que j’ai lu ce roman de Christine Orban, paru aux Editions Albin Michel :
4ème de couverture : C’est Marie-Antoinette que je voulais écouter. L’écouter comme si j’avais été sa confidente. Sa voix résonne dans sa correspondance, dans ses silences, dans les mots effacés et retrouvés. Je l’ai entendu. Les lignes tracées de sa main sont comme des notes sur une partition de musique. Je perçois l’incertitude de son timbre, sa sensualité, je perçois des sons graves et légers comme l’eau d’une rivière, une rivière de larmes.
Mon avis : L’auteur se glisse dans l’intimité de Marie-Antoinette, afin de percer les mystères qui entourent cette femme qui monta dignement les marches de l’échafaud. Nous rencontrons Marie-Antoinette à travers le soulier qu’elle perdit en allant à la mort, ses petits appartements privés, le domaine de Trianon… Au fur et à mesure que l’on tourne les pages, la reine s’efface pour laisser la place à une femme, à qui tout semble sourire. Pourtant, Marie-Antoinette n’est pas heureuse : prisonnière du château de Versailles, et de sa condition d’altesse royale, elle ne peut aller où elle le souhaite, aimer qui elle veut. Sa vie conjugale est une affaire d’Etat et Louis XVI ne tient pas à ce qu’elle intervienne en politique. En fuyant une cour oppressante pour le petit Trianon, celle qui voulait simplement quelques moments de répits se met à dos une noblesse intransigeante. En voulant vivre sa vie de femme, et en devenant plus accessible que celles qui l’ont précédée à Versailles, Marie-Antoinette met à mal l’image sacrée de la souveraine. Quand elle prend conscience du danger, il est trop tard : le courage et la dignité dont Marie-Antoinette fait preuve dès 1789 ne lui permettront pas de sauver les siens et sa propre vie. A la fin de ce livre, on se sent proche de la femme qui fut la dernière reine de France, victime toute sa vie de la rumeur et des apparences.