Membres de la famille Royale

François de Bourbon-Vendôme : le « Roi des Halles »

François de Bourbon-Vendôme, est le troisième et dernier enfant de César de Bourbon (1594-1665), duc de Vendôme, et de Françoise de Lorraine (1592-1669). Il naît le 16 janvier 1616 à Paris et prend le titre de duc de Beaufort à la mort de son père. François est un cousin du roi Louis XIV : tous deux ont le même grand-père, Henri IV. La différence vient du fait que Louis XIV descend de la branche légitime et le duc de Beaufort d’une branche illégitime, César de Bourbon-Vendôme étant le fils d’Henri IV et de sa maîtresse Gabrielle d’Estrées. Le duc de Beaufort rentre très jeune dans l’armée, participant à l’expédition de Savoie en 1628. Il montre ses talents militaires plusieurs fois, notamment au siège d’Arras. Tout comme son père, François se méfie du cardinal de Richelieu et conspire contre lui. Cela déplaît beaucoup à Louis XIII qui lui en tiendra toujours rigueur. Le duc de Beaufort doit bientôt fuir la colère de Richelieu en s’exilant quelques temps en Angleterre. Il ne revient en France qu’en 1642, à la mort du cardinal. A la mort de Louis XIII, en mai 1643, François de Bourbon se lie avec l’un de ses cousins, Louis II de Bourbon-Condé (le « Grand Condé »), et mène plusieurs actions contre la cardinal de Mazarin, à l’exemple de « la Cabale des Importants », en aout 1643. Ces conspirations contre le Premier Ministre conduisent à l’arrestation de François de Bourbon, la même année, sur ordre de la régente Anne d’Autriche. Le duc de Beaufort reste enfermé au fort de Vincennes jusqu’en 1648, date à laquelle il parvient à s’évader. En 1649, le prince devient l’un des principaux acteurs de la Fronde. Proche du peuple, le duc de Beaufort lutte à ses côtés, ce qui lui vaut bientôt le surnom de « Roi des Halles ». Comme en 1643 avec Richelieu, le duc dénonce le gouvernement du nouveau Premier Ministre Mazarin et sa tyrannie sur le peuple français.

François de Bourbon, duc de Beaufort, par Jean Nocret (1649)
François de Bourbon, duc de Beaufort, par Jean Nocret (1649)

En juillet 1652, lors d’un duel, le duc de Beaufort tue son beau-frère, Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours (époux de sa sœur Elisabeth de Bourbon), qui l’avait provoqué en l’accusant de trahir la France et le roi. En 1653, Louis XIV atteint sa majorité et parvient à mater la Fronde. Comme tous les princes qui se sont révoltés contre l’autorité royale, François de Bourbon se réconcilie avec la couronne, en sollicitant le pardon du souverain. Grand séducteur, considéré comme étant l’un des plus beaux hommes du royaume, le duc de Beaufort a à son actif de nombreuses conquêtes féminines mais restera toujours célibataire, bien qu’il ait manqué d’épouser la sœur du Grand Condé, Anne-Geneviève de Bourbon. En 1654, François reçoit la charge d’Amiral de France et mène plusieurs actions sur la mer. En 1662, il commande la flotte française et remporte de nombreux succès contre les turcs en Méditerranée et, en 1665, il bat à deux reprises les algériens. C’est en combattant les turcs sur l’île de Crète, et après s’être couvert de gloire, que le duc de Beaufort disparaît pendant l’assaut du siège de Candie, le 25 juin 1669. Si l’Amiral de France est considéré comme mort, son corps n’est pas retrouvé. Aussi, les honneurs funéraires ne sont rendus au duc de Beaufort qu’au printemps 1670, après que l’on ait cherché en vain une trace de lui parmi des hommes faits prisonniers par les turcs. 

François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort (estampe du XVIIe siècle)
François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort (estampe du XVIIe siècle)

Il n’en faut pas davantage pour qu’au siècle suivant, certains remettent en doute son décès et pensent que François de Bourbon-Vendôme fut enlevé sur ordre de Louis XIV, et qu’il serait le célèbre prisonnier au masque de fer, dont les premières mentions coïncident avec le moment de la mort du duc de Beaufort. Pour justifier cet emprisonnement, on avancera que François de Bourbon avait eu une liaison avec la reine Anne d’Autriche, de laquelle serait né Louis XIV. Anne d’Autriche aurait avoué à son fils  le secret de sa naissance avant de mourir, en janvier 1666 : craignant qu’un jour cette affaire ne soit connue de tous, le roi aurait alors fait « disparaître » officiellement le duc de Beaufort au siège de Candie pour, en réalité le maintenir enfermé. Aujourd’hui, le fait que François de Bourbon ait été le prisonnier masqué est peu probable. Mais en l’absence de certitude sur sa mort, beaucoup ont sans doute refusé de croire qu’un prince si valeureux  avait pu périr au combat. 

Bibliographie : 

Louis XIV et la famille royale, par Christian Bouyer
Les bâtards d’Henri IV : l’épopée des Vendômes (1594-1727), par Jean-Paul Desprat
Le masque de fer, par Jean-Christian Petitfils 

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