Emilie et la favorite du roi
Roman historique de Linda Sayeg, paru en 2020
L’histoire : Émilie d’Alfort, duchesse de Beaumont, arrive à la cour de Versailles afin de soutenir son amie, Jeanne-Antoinette Poisson, dont Louis XV vient de faire sa favorite. Mais la nouvelle maîtresse du roi, issue de la bourgeoisie, doit faire face à l’hostilité de la noblesse, qui lui reproche ses origines modestes et l’influence grandissante qu’elle exerce sur le monarque. Tout en voulant épauler son amie, Émilie attire bientôt, malgré elle, l’attention de Louis XV et la jalousie d’une femme qui a juré la perte de son époux, le duc de Beaumont. Plongée au cœur des intrigues de la cour, Émilie devra également faire face aux fantômes de son passé, qui vont soudainement réapparaître…
Faits historiques : Le roman commence au début de la faveur de la marquise de Pompadour, en 1746, et s’achève avec son décès, en 1764. Nous suivons la vie de Jeanne-Antoinette à la cour de Versailles, d’abord en tant que maîtresse du roi, puis comme conseillère. A travers « son règne » nous revivons les guerres coûteuses menées par Louis XV, mais également les conflits internes et privés, entre le roi, son gouvernement et sa famille. L’auteur évoque également la diplomatie secrète mise en place par le monarque, avec le service du « Secret du roi » (héritier du « Cabinet Noir » du Cardinal de Richelieu), dont les ministres de Louis XV ignorent l’existence.
Personnages principaux : Émilie de Beaumont est un personnage fictif, issu de la noblesse. Elle représente les femmes qui, à l’époque des Lumières, tiennent salon dans la capitale, pour parler de philosophie et des découvertes scientifiques. Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, régnera sans partage sur le cœur de Louis XV, durant près de vingt ans. Résistant à toutes les intrigues pour la faire disgracier, elle s’épuisera cependant pour toujours satisfaire le roi, s’impliquant de plus en plus dans les divertissements et la politique, ruinant ainsi sa santé.
Mon avis : 5/5. Une belle histoire d’amitié, qui met en lumière la position fragile et incertaine de favorite royale, laquelle ne doit sa place qu’au bon plaisir du roi. Le style est agréable, entre dialogues et correspondances fictives. S’il s’agit d’un roman, l’auteur est très bien documenté sur les membres de la cour et sur le règne de Louis XV. Le lecteur rencontre une « noblesse parasite » qui se repose sur ses privilèges et vit dans le luxe, tandis que le peuple commence à gronder et à remettre en cause l’ordre établi. On sent que la France est sur le point de basculer dans la Révolution…
Du même auteur : Adélaïde et le cœur du Régent