Catherine de Médicis et les prédictions
Durant toute sa vie, Catherine de Médicis aime s’entourer d’astrologues et de savants, qu’elle consulte à tout sujet et croit toujours en ce qu’ils lui prédisent. Ainsi, le 18 octobre 1564, Nostradamus pénètre dans la chambre du jeune Henri de Bourbon, duc de Vendôme, âgé de presque onze ans. Après avoir longuement regardé le prince, il affirme : « C’est lui qui aura tout l’héritage. Et si dieu vous fait grâce de vivre jusque là, vous aurez pour maître un roi de France et de Navarre » conclut-il en parlant au gouverneur d’Henri, le sieur de La Gaucherie. Et en effet, lorsqu’en 1589 ce même duc de Vendôme, devenu Henri III de Navarre, monte sur le trône de France sous le nom d’Henri IV, il est bien le premier souverain à être à la fois roi de France et de Navarre.
Un soir de 1559, un astrologue de Catherine, un certain Ruggieri, fait apparaître dans un miroir le jeune roi François II qui vient de monter sur le trône et annonce : « Il fera autant de tours sur lui-même qu’il a encore d’années à vivre une fois monté sur le trône« . Sous le regard de la reine-mère, son fils aîné fait un tour et disparaît. François II décède le 5 décembre 1560, soit bien un an après. Son second fils, futur Charles IX, tourne treize fois sur lui-même. Lorsqu’il monte sur le trône à la fin de l’année 1560, il lui reste treize années à vivre puisqu’il meurt le 30 mai 1574. Quant au futur Henri III, le fils préféré de Catherine de Médicis, il effectue quinze rotations. Il accède au trône en 1574 et meurt assassiné le 2 août 1589, soit après quinze ans de règne. En revanche, après l’apparition du futur Henri III, c’est un visage familier qui apparaît : celui d’Henri de Bourbon (futur Henri IV) et non un descendant direct de Catherine : un sombre présage, qui annonce déjà que les trois fils de la reine mère ne laisseront aucun héritier mâle, et que la dynastie des Valois est condamnée à s’éteindre pour laisser la place à celle de Bourbons.
Parmi les nombreuses prédictions faites à Catherine de Médicis, une autre nous est parvenue : alors que le 3 janvier 1589 la reine mère semble à l’agonie, elle rassure son entourage car un certain Gauric lui a prédit qu’elle mourrait prés de Saint-Germain. Catherine se trouve alors à Blois, loin des villes de Saint-Germain-en-Laye et de Saint-Germain-l’Auxerrois (située près du Louvre). Cela fait des mois que Catherine se tient à l’écart de ces endroits. Cependant, devant son faible état de santé, son fils Henri III la supplie d’accepter de recevoir les derniers sacrements, le 5 janvier vers une heure du matin. La reine mère y consent et un aumônier qu’elle ne connait pas entre dans sa chambre. Catherine lui demande alors comment il ne nomme et, une demi-heure après, elle quitte le monde des vivants. L’homme avait pour nom Julien de Saint-Germain…
Bibliographie
– Les reines de France au temps des Valois : les années sanglantes, par Simone Bertière
– Les Valois : de François Ier à Henri III (1515-1589), par Georges Bordonove
– Henri IV le passionné, par André Castelot