Des Carolingiens aux Capétiens

03. Un royaume pour deux rois

Charles le Gros est déposé en 887. Qui va désormais régner sur le royaume des francs ? Certains avancent le nom de Charles III, fils posthume de Louis II, qui « attend » toujours la couronne de ses ancêtres. Cependant, beaucoup considèrent que le prince, né en 879, est encore trop jeune pour régner. Les regards des grands du royaume se tournent alors sur le comte de Paris, Eudes, qui s’est illustré lors du siège de la ville. Eudes n’est pas un Carolingien : fils de Robert le Fort, l’un des plus grands guerriers de son époque, il est de la famille des Robertiens et appartient à l’aristocratie franque.

Eudes Ier, par Charles de Steuben (XIXe siècle)
Eudes Ier, par Charles de Steuben (XIXe siècle)

La famille des Robertiens rassemble de grands seigneurs qui, depuis la fin du règne de Charles II le Chauve, s’enrichissent en terres, titres et donc, prennent de l’importance au sein du royaume. Le couronnement d’Eudes Ier se fait à Compiègne, en 888. Le nouveau roi doit continuer sa lutte contre les normands, toujours présents en France. Il les vainc à Montfaucon-en-Argonne le 24 juin 888 mais doit s’incliner face à eux en 891. Eudes Ier perd un peu du prestige qu’il avait encore lorsqu’il était comte de Paris. En  893, Charles III le Simple, fils posthume de Louis II, entreprend de reprendre le trône de ses ancêtres Carolingiens. Il se fait couronner roi cette même année à Reims. Charles III, plus légitime qu’Eudes Ier, est soutenu par plusieurs seigneurs.

Charles III le Simple, par Georges Rouget (XIXe siècle)
Charles III le Simple, par Georges Rouget (XIXe siècle)

Durant trois ans, les deux rois de France et leurs partisans se livrent une guerre pour le trône. En 897, Eudes Ier finit par trouver un accord avec Charles le Simple : il désigne le fils de Louis II comme son héritier. Ainsi à la mort d’Eudes, Charles se verra restituer le trône de son père. Cet accord est dur pour le frère cadet d’Eudes Ier, Robert, marquis de Neustrie, qui pensait coiffer la couronne de France après son aîné. Cependant, en loyal seigneur et frère cadet, le marquis de Neustrie accepte la décision d’Eudes Ier. Le roi Robertien meurt le 3 janvier 898 et Charles III le Simple devient le seul roi de France.

Bibliographie

La dynastie des Carolingiens et leurs alliances : des origines à leur extinction, par Michel Démorest
Les Carolingiens (741-987), par Christian Bonnet et Christine Descatoire
 Les Carolingiens : une famille qui fit l’Europe, par Pierre Riché

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